Si la Jordan 3 était une chanson …

Si la Jordan 3 était une chanson … I Believe I Can Fly. Si d’un point de vue historique, il ne faut retenir qu’une seule paire de Air Jordan, c’est sûrement celle-ci. En quoi ce premier modèle designé par Tinker Hatfield pour Michael Jordan, en fait une référence dans le monde des sneakers ?

Tinker Hatfield, créateur de la Jordan 3

Nous sommes en 1987, et Michael Jordan vient de finir sa deuxième saison dans la ligue.
Peter Moore et Bruce Kilgore (créateurs de la Jordan 1 et 2, et de la Air Force 1) décident de quitter la firme Nike. A cette occasion, les deux designers essayent d’amener avec eux Michael Jordan. Pas très fair-play ça Messieurs ! Étant encore sous contrat avec Nike, MJ se questionne sur sa collaboration avec la marque à virgule.

Pour éviter ce désastre, les dirigeants de Nike décident de faire appel à leur meilleure carte : Tinker Hatfield. Le jeune designer qui vient tout juste de créer la Air Max 1, est mis au défi de charmer MJ en créant le 3ème modèle de la série Air Jordan.

La Jordan 3, une chaussure pour sauver Nike

Pendant l’intersaison, Mike et Nike se donnent rendez-vous afin de présenter le modèle imaginé par Tinker. Afin de montrer son envie de quitter la firme, Michael Jordan est arrivé avec 4h de retard, s’assoie autour de la table et lâche : “All right. Show me what you’ve got!”. Oh non Mich’ ! Pas toi, pas maintenant, pas après tout ce que tu as fait !

Il faut savoir qu’avant cet entretien, Tinker Hatfield n’a jamais montré les croquis et prototypes du modèle de la Jordan 3 à ses supérieurs. C’est un véritable coup de poker que tente Tinker. Après de longues minutes de discours, on commence à entrevoir un intérêt au modèle de la part de MJ, bien que celui-ci soit complètement fermé depuis le début de l’entretien. Des échanges entre les deux protagonistes commencent, avec notamment des questions sur les différents points que Michael voulait améliorer sur ce modèle.

Et puis, tel un levé de rideau sur une scène, Tinker retira le drap noir sur le prototype. MJ prit la paire entre ses mains et ce fut le coup de foudre… c’était SA paire ! Avant même la fin de la réunion, MJ commençait déjà à réfléchir aux futurs coloris du modèle. Tout ce cinéma pour ça, ça valait vraiment le coup de faire un caca nerveux ?

Une fois le modèle créé, place au marketing. Pour le lancement de la commercialisation de la Jordan 3, une campagne publicitaire impliquant Michael Jordan lui-même, donnant la réplique à Spike Lee, est lancée.

Cette publicité est peut-être aujourd’hui la plus célèbre dans l’histoire des sneakers, et du sport en général. Elle a changé la culture, c’était la première fois que des chaussures créées pour les parquets étaient portées dans un souci de mode dans les rues.

La Jordan 3 au Hall of Fame de la chaussure

La Jordan 3 a notamment été rendue célèbre car c’est avec celle-ci que Michael Jordan réalisa en 1988 une de ses meilleures saisons de sa carrière : meilleur marqueur, meilleur défenseur, meilleur intercepteur, meilleur pâtissier, meilleur dunkeur, MVP du All Star Game et de l’année. Bon d’accord, pour être le meilleur pâtissier on n’est pas sûr de la source, mais avec la fameuse recette du Brownie qui nous est chère chez LaChasuble, il aurait gagné sans hésitation.

On peut bien évidemment parler du concours de dunk remporté par His Airness, Jordan 3 aux pieds, avec ce dunk devenu légendaire depuis la ligne des lancers francs, face à Dominique Wilkins. D’ailleurs une réédition de ce modèle a été faite, avec en-dessous, une bande rouge qui traverse la semelle extérieure translucide, symbolisant l’endroit où MJ s’est envolé pour écrire l’histoire (Air Jordan 3 Free Throw Line). Pour mon cas, la seule marque de mon passage sur les parquets serait l’usure de mon short à force de cirer le banc de touche.

La Jordan 3, une paire validé par LaChasuble

Personnellement, c’est l’une des paires de Jordan que je préfère. On se demande un peu au premier regard ce que fait un imprimé Éléphant pour une paire de basket destinée aux parquets, mais c’est ce côté décalé qui fait son charme. Mais c’est surtout de se dire que c’est avec ce modèle, premier de l’air Tinker, que Michael Jordan a connu ses plus grandes gloires. Personnellement, je me suis fait un petit kiff (et un trou de mon portefeuille), j’ai une paire de Jordan 3 à la maison. Mais je pense que je vais devoir recraquer une nouvelle fois sur ce modèle, tellement j’ai usé cette paire.

Le point historique de la paire est presque aussi important que l’esthétisme. Et quand les deux sont rassemblés, ce qui est exactement le cas de la Air Jordan 3, c’est juste une œuvre d’art !