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Si la Jordan One était un dieu : Le diable ! Michael Jordan lui même décrit la Jordan 1 comme étant les chaussures du diable. Vous devinez pourquoi ?

C’est la paire la plus classique, la passe-partout, l’indémodable… Vous voulez vous acheter une paire de Jordan, qui couple à merveille le style, l’histoire et à un coût raisonnable ? C’est la paire qu’il vous faut ! Mais outre l’aspect stylistique, la Jordan One est une légende dans le monde de la sneaker. Comment ce modèle a permis à Nike de s’asseoir sur ses concurrents, et de bouleverser les codes du style en NBA ?

Ouvrez votre livre d’Histoire, pages…

Nous sommes en 1982 et un jeune joueur de l’université de Caroline du Nord commence à se faire un petit nom, vous imaginez bien de qui je parle, un certain Michael Jordan. His Airness, comme nous l’appellerons plus tard, est devenu champion universitaire, et portait des converses blanches et bleues aux couleurs de son école.
Au début des années 1980, Converse était la marque numéro 1 sur les parquets de la NBA. Les plus grandes stars de la balle orange telles que Larry Bird, Magic Johnson ou encore Isiah Thomas étaient sous contrat avec Converse.

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Lorsque le jeune Michael Jordan se présente pour la Draft de 1984, beaucoup de firmes veulent se positionner pour attirer ce qui pourra être la future star des parquets. Les cadres de la firme Nike disposaient d’un budget de 2,5 Millions de Dollars pour les contrats de sponsoring de chaussures chez les joueurs de la NBA, et envisageaient de les répartir sur plusieurs joueurs.

Qui Nike va t-elle choisir comme égérie ?

L’idée était de faire grandir la marque à virgule, qui occupait les seconds rangs en termes d’équipementier à cette époque. Plusieurs jeunes joueurs étaient dans le viseur de Nike.

Pourquoi pas Charles Barkley ?

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On pensait à Charles Barkley, qui avait acquis une notoriété grâce à son style, son charisme et sa personnalité excentrique. Cela faisait de lui une très bonne égérie pour la marque. Mais je pense que Charles, c’était surtout un contrat avec Domino’s Pizza qu’il espérait à cette époque.

Ou bien Sam Bowie ?

Un autre nom était cité, celui de Sam Bowie. Si cette personne ne vous dit rien c’est normal.
Sam Bowie restera toute sa vie avec le surnom du « joueur drafté avant Michael Jordan ». En effet, il a été sélectionné en deuxième position derrière le grand Hakeem Olajuwon, en direction des Portland Trail Blazers.

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r rappel, le siège de la marque Nike est en Oregon, à Portland. Ce qui faisait également un excellent placement pour attirer le joueur.
Mais ce bon vieux Sam n’a jamais eu la carrière qu’il aurait voulu : allant de blessures en blessures, il arrêtera sa carrière prématurément pendant que Michael Jordan fera l’histoire qu’on lui connaît. On peut dire que sur ce coup, les dirigeants de Nike ont eu du nez de ne pas signer Sam Bowie, à l’inverse de ceux de Portland.

Nike fait All-in sur Michael Jordan

C’était un choix cohérent de la part de Nike de miser sur plusieurs jeunes joueurs pour faire grandir leur marque, mais c’était sans compter sur la vision de Sonny Vaccaro, commercial pour la marque à virgule. Lors d’une discussion avec Phil Knight, Rob Strasser et d’autres dirigeants de Nike, Sonny dit : « Ne faites pas ça, mettez tout sur ce gamin. Mettez tout sur Jordan ».

Il avait bien compris que Nike avait besoin d’un héros. Pour lui, Michael Jordan était le meilleur joueur qu’il avait jamais vu, cet homme pouvait voler ! Il continue son discours en appuyant sur le fait que peu importe le montant dont Nike disposait, il fallait tout donner à Michael Jordan. Phil Knight décide de suivre l’intention de Sonny Vaccaro et de faire un All-in sur le jeune joueur de Caroline du Nord.
Rob Strasser approche l’agent de Michael Jordan, David Falk, et lui annonce l’envie de signer le jeune joueur chez eux.

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Les deux parties étaient d’accord sur une chose, il fallait que Jordan fasse l’objet d’un marketing individualisé, tel un joueur de tennis ou un athlète, et non comme les autres joueurs de basketball.
A savoir que dans les années 1980, un contrat pour des chaussures ne voulait rien dire, et l’envie de Michael Jordan était d’aller chez Adidas car ils avaient les plus beaux survêtements (Oui oui..). Les représentants de Nike savaient également que David Falk était aussi en discussion avec Converse.
Pour attirer Michael, il fallait taper fort. Un contrat de 2,5 Millions sur 5 ans, une ligne de vêtements à son image, et une paire de chaussures exclusives lui sont proposés. A titre de comparaison, pour montrer l’ampleur que Nike a pris depuis, Lebron James en 2003 a signé un contrat de 93 Millions sur 7 ans, puis un contrat à vie.

Il en faut plus pour convaincre Michael Jordan

Michael Jordan n’en avait que faire, il ne voulait même pas prendre l’avion pour l’Oregon pour rencontrer les dirigeants de Nike. Mais c’est sa mère, Deloris Jordan qui résonna son fils. C’était comme ça et pas autrement (toujours écouter sa mère).
MJ se rend à Portland pour assister à la réunion avec le clan Jordan. Michael donnait l’impression d’un enfant gâté, il reste assis, inexpressif pendant la présentation. Il ne voulait pas être là, et était déterminé à ne pas se laisser impressionner. Lorsqu’on lui présente les baskets rouges et noires imaginées par Peter Moore, Michael dit cette phrase qui restera dans nos bouquins d’histoire « Ce sont les couleurs du diable ».
Malgré tout, ce qui devait être un entretien entre Michael Jordan et les dirigeants de Nike, s’avérait être plutôt un entretien avec sa mère. Ils savaient que c’était elle qui allait avoir la décision finale. Deloris Jordan était convaincu que ce contrat allait faire de son fils, l’avenir de la firme. Elle ne devait plus que persuader son grognon et arrogant de fils que cette offre était dans son intérêt (c’est la seule fois on nous tiendrons ce genre de propos à l’encontre de Michael Jordan sur ce blog promis).
Pendant ce temps, David Falk se rend chez Adidas et Converse, avec le contrat de Nike dans la main, pour voir ce qu’ils avaient à proposer. Ni Converse, ni Adidas ne pouvaient s’aligner sur ce que proposait Nike à Michael Jordan, d’autant plus pour un joueur qui n’avait pas encore fait ses preuves à haut niveau. Avec une nouvelle fois l’appui de sa mère, Michael signe son contrat avec la firme Nike.

Le Premier Modèle de l’ère Jordan

À la suite des très longues discussions entre Michael Jordan et Nike, l’Air Jordan One n’était pas prête à la commercialisation. Mais il fallait équiper le jeune joueur sur les parquets. Bruce Kilgore (créateur de la Air Force One) et Peter Moore créent la Nike Air Ship. Eh oui, MJ n’a pas directement porté les Jordan One sur les parquets, comme beaucoup le pense.

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La Air Ship existait en version High White/Red avec le logo Nike Air sur le talon, puis en version Mid Black/Red (ou Bred). Et c’est cette paire qui a permis de faire connaître la marque au monde entier.
En effet, lors de ces années, la ligue était très stricte quant aux tenues des joueurs. Le règlement stipulait que les couleurs des baskets devaient être de la même couleur que les maillots de la franchise. La « 51 Rule » oblige les joueurs à porter au moins 51% de blanc sur leurs chaussures. Face à ce modèle qui ne respectait pas ces normes, la ligue infligeait une amende de 5000 Dollars par match où Michael Jordan portera ce modèle.

Un modèle bannit par la NBA

Que faire face à cela ? Deux solutions possibles, soit suivre les restrictions de la ligue et revoir les coloris du modèle, ou jouer avec ces interdictions pour faire de la pub.
C’est cette deuxième option que Nike a choisi. Interdisez quelque chose à quelqu’un et il fera tout pour l’obtenir. Quelle meilleure façon de vendre un produit, en disant que celui-ci n’est pas autorisé. Nike a préféré payer les amendes et continuer à laisser jouer Michael Jordan avec, quitte à en faire hérisser les cheveux de David Stern, l’ancien patron de la NBA.
S’appuyant sur cette idée, une campagne publicitaire est lancée.

Mais plébiscité par les fans

Si aujourd’hui Nike est très fort pour ce qui est de savoir vendre leurs nouvelles paires de chaussures, il n’en est rien face à celle de 1985 pour promouvoir la sortie de la Jordan One.
Sur la vidéo, nous voyons Michael Jordan très décontracté. La caméra part de sa tête pour arriver lentement vers ses pieds. Michael porte les Air Jordan One Bred, puis deux gros blocs noirs viennent cacher les chaussures. La voix Off commente : “La NBA l’a interdit sur les parquets, mais rien ne vous empêchera de les porter dans les rues ».

Le message sera bien reçu par les fans, qui vont faire crouler Nike sous la demande.
Le 1er Avril 1985, la Air Jordan One est commercialisée au prix de 65 Dollars la paire. Non vous ne rêvez pas, à ce prix-là aujourd’hui vous pouvez vous offrir une seule chaussure d’une paire de Jordan One la moins chère sur le marché. Voilà une autre bonne raison de retourner vivre dans les années 1980, en plus d’écouter du Queen ou du Michel Sardou. En moins d’un mois, la paire s’est vendue à plus de 450 000 unités rien qu’aux Etats-Unis.

La Jordan One Chicago rentre dans la légende

Le modèle de la Jordan One Chicago sera aussi associé à l’une des plus grandes performances de la carrière de Michael Jordan. Le 20 Avril 1986, après une longue saison entachée d’une blessure, MJ affronte les Bostons Celtics de Larry Bird au premier tour des Playoffs. Lors du second match, His Airness était tout simplement inarrêtable ce soir-là : 63 points, 5 rebonds, 6 passes, 3 interceptions et 2 contres. C’est tout simplement le record du nombre de points inscrits pendant un match de playoff, record toujours pas battu aujourd’hui.

Malgré la défaite des Bulls, cette performance a valu cette déclaration légendaire de Larry Bird : “Je ne pensais pas que quelqu’un soit capable de faire ce que Michael nous a fait. Il est le joueur le plus excitant et incroyable dans le basket à l’heure actuelle. Je pense que c’était juste Dieu déguisé en Michael Jordan.” 
Au-delà d’être le match de tous les records, ce Game 2 a permis à Michael Jordan d’être élevé au rang de superstar dans ligue.

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Pour finir sur l’histoire de la Jordan One, le 8 Mars 1998, lors de ce qui devait être la dernière saison de sa carrière, Michael Jordan se rend au Madison Square de New York pour y affronter les Knicks. C’était sa salle préférée, celle avec les meilleurs fans de basket. Et pour boucler la boucle, MJ décide de jouer ce match avec une paire de Jordan One, comme à ses débuts.
Le plus fou, c’est que ni Nike, ni le staff et les joueurs des Chicago Bulls n’étaient au courant de ce que préparait Michael. Comme il le dit lui-même, « Personne ne savait. Et Nike ne me les a même pas fournies pour ce match. Elles viennent tout droit de mon stock originel.
Je garde 6 paires de chaque modèle dans un local chez moi, et j’étais en train d’emménager ce local et je me suis dit : ok je vais à New York… Personne ne savait que j’allais les porter alors que je les avais dans mon sac. ».

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Lors de ce match, Michael est fidèle à sa légende : 42 Points, 8 Rebonds et 6 Passes, et quelques ampoules aux pieds.
Dans la série The Last Dance, Michael Jordan raconte : « A la mi-temps, mes pieds saignaient, mais je réussissais un bon match, donc je ne voulais pas changer de chaussures ! A la fin de la partie, je n’avais qu’une hâte, c’était les enlever. Et quand je l’ai fait, mes chaussettes et mes pieds étaient trempés de sang ».

Le Modèle qui marche encore aujourd’hui

Si aujourd’hui vous allez sur le site Nike ou n’importe quel site pour acheter une paire de sneakers, il y aura toujours une paire d’Air Jordan One disponible, à l’inverse d’une Jordan 3 ou d’une Jordan 11, où l’on est obligé d’attendre une réédition qui a lieu tous les 5 ou 10 ans pour se les offrir, ou de complètement craquer son porte-monnaie sur un site d’achat-revente.
De plus, si vous avez un beau sweat jaune, ou une casquette orange et vous voulez trouver la paire de Jordan One qui va bien avec, elle existe forcément. Vous la trouverez dans quasiment tous les coloris possibles et imaginables, que ce soit en Low, Mid ou High. Et c’est une des paires de la marque Jordan qui est le plus accessible niveau budget. C’est la force de ce modèle.

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En Août 2020, lors d’une vente aux enchères, une paire de Jordan One s’est vendue au prix record de 615 000 Dollars, faisant de cette paire la chaussure la plus chère du monde. Ces chaussures avaient la particularité d’avoir été portées par Michael Jordan en 1985 lors d’un match amical en Italie, où il s’est envolé pour claquer un énorme dunk, brisant le plexiglas du panier.
Ce modèle fait également l’objet de plusieurs collaborations avec des artistes ou marques célèbres, tels que Travis Scott ou Dior. Mais bon… si vous voulez acquérir un de ces modèles il vous faudra manger des patates et des pâtes pendant un bon bout de temps car elles valent plusieurs milliers d’euros.

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Vous l’aurez compris à travers cet article, la Jordan One est une légende dans le monde de la sneaker. Personnellement, c’est la toute première paire que je me suis achetée, car on ne va pas se mentir, en portant ces chaussures, c’est comme avoir un peu de la légende du plus grand joueur de tous les temps à nos pieds, et cela n’a pas de prix… si enfin 140€ mais vous m’avez compris.
La Air Jordan One est devenue un accessoire de mode à part entière, et est aussi une paire obligatoire pour tout collectionneur de sneakers.
Jordan a assuré la promotion de Nike, et Nike a assuré celle de Jordan.